La psychanalyse d’Alfred Adler

Introduction

Alfred Adler, fondateur de la psychologie individuelle, a profondément influencé la psychanalyse en mettant l’accent sur des concepts tels que le sentiment d’infériorité, la recherche de sécurité et la volonté de puissance. Contrairement à Freud, Adler considère les troubles psychiques non pas comme résultant exclusivement de désirs inconscients, mais comme étant orientés par un but final. Cet article explore les fondements de la psychanalyse adlérienne et son approche unique des phénomènes névrotiques.


Chapitre 1 : Le sentiment d’infériorité comme point de départ

Origine et rôle du sentiment d’infériorité

Pour Adler, le sentiment d’infériorité est une expérience universelle. Il émerge dès l’enfance, en raison de limitations physiques ou sociales, et constitue une force motrice fondamentale. Ce sentiment engendre chez l’individu un besoin de compensation, qui peut se manifester par des ambitions positives ou des comportements pathologiques.

La compensation et la recherche de sécurité

  • Compensation saine : L’individu canalise son sentiment d’infériorité en poursuivant des objectifs constructifs.
  • Compensation névrotique : L’individu cherche à masquer son sentiment d’infériorité par des comportements exagérés, tels qu’une affirmation excessive de soi ou une recherche de supériorité.

Adler décrit la névrose comme une tentative désespérée de surmonter ce sentiment par des moyens symboliques, souvent irréalistes, qui entravent l’adaptation sociale.


Chapitre 2 : La fiction directrice et le but final

La fiction directrice : Un idéal régulateur

Adler introduit le concept de fiction directrice, un idéal souvent inconscient qui oriente les comportements de l’individu. Cette fiction représente ce que l’individu aspire à devenir, mais elle peut aussi engendrer des conflits internes lorsque l’écart entre l’idéal et la réalité devient insupportable.

Le but final dans les névroses

Contrairement à Freud, qui privilégie des causes historiques (désirs infantiles, traumatismes), Adler insiste sur la finalité causale. Il postule que les symptômes névrotiques servent un objectif précis :

  • Exalter le sentiment de personnalité.
  • Éviter les situations perçues comme humiliantes.
  • Assurer une sécurité émotionnelle.

Par exemple, une personne souffrant d’anxiété pourrait utiliser ses symptômes comme un moyen d’éviter des responsabilités perçues comme menaçantes.


Chapitre 3 : La volonté de puissance et la virilité

L’idéal de virilité

Adler associe la névrose à une affirmation exagérée de la virilité, qu’il décrit comme un besoin d’être « un homme complet ». Ce concept inclut non seulement la masculinité au sens biologique, mais aussi une quête de supériorité et de domination sociale.

Les mécanismes psychologiques

Les comportements névrotiques reposent souvent chez Adler sur des mécanismes symboliques. Par exemple :

  • Une femme qui refuse le mariage pourrait inconsciemment chercher à préserver sa sécurité émotionnelle en évitant de revivre des situations d’infériorité perçue.
  • Les comportements agressifs ou passifs sont souvent des stratégies pour se sentir supérieur ou éviter des menaces à la personnalité.

Questions Fréquentes

1. En quoi la psychanalyse d’Adler diffère-t-elle de celle de Freud ?

Adler se concentre sur les objectifs futurs (le but final), tandis que Freud met l’accent sur les causes passées (désirs inconscients et traumatismes). Adler rejette également l’idée d’une étiologie strictement sexuelle des névroses.

2. Pourquoi Adler parle-t-il de “fiction directrice” ?

La fiction directrice est un idéal inconscient qui guide les actions de l’individu. Elle peut être utile, mais elle devient problématique si elle est irréaliste ou inadaptée.

3. Quel est le rôle de la volonté de puissance dans la psychanalyse d’Adler ?

La volonté de puissance reflète le désir de surmonter le sentiment d’infériorité en affirmant sa supériorité. Elle est au cœur des comportements névrotiques et des aspirations individuelles.


Conclusion

La psychanalyse d’Alfred Adler offre une perspective unique sur les comportements humains, en mettant l’accent sur la finalité des actions et la recherche de sécurité. Sa théorie reste pertinente pour comprendre les dynamiques sous-jacentes aux troubles psychiques, ainsi que pour proposer des approches thérapeutiques adaptées.


Points-clés de l’article

  • “Le sentiment d’infériorité est une force motrice universelle qui oriente les comportements humains, qu’ils soient constructifs ou pathologiques.”

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